Des
créatures les plus belles
nous désirons des naissances,
que les beautés de la rose ne
puissent mourir,
mais que si la très mûre doit périr
en son temps, son frêle héritier
puisse
en donner mémoire.
Mais toi, voué à tes seuls yeux
resplendissants,
tu nourris l'éclat de ta flamme par
le brûlement
de la substance de toi-même, créant
une famine
où c'était l'abondance, toi-même ton
ennemi
et trop cruel envers ton cher
toi-même.
Toi qui es aujourd'hui frais
ornement du monde,
et seul héraut du merveilleux
printemps,
tu enterres ton bien dans l'unique
bourgeon,
cher avare, tu fais par lésine la
ruine.
Aie pitié pour le monde - ou
bien sois ce glouton :
mange le dû au monde, par toi,
et par la tombe.
Les
poèmes de Shakespeare en
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