Comme un père en sa décrépitude
prend plaisir à voir son enfant
alerte faire acte de jeunesse, de
même, moi, que la rancune acharnée
de la fortune a rendu boiteux, je
trouve toute ma consolation dans ton
mérite et dans ta perfection.
Car, quel que soit celui des
biens de ce monde, beauté,
naissance, richesse, esprit, qui,
ennobli en ta personne, ait sa
couronne en toi, je greffe mon amour
à ces trésors.
Alors je ne suis plus boiteux,
pauvre, ni méprisé ; car je trouve
sous ton ombre une telle séve que je
suis rassasié par ton abondance, et
que je vis d’un peu de toute ta
gloire.
Pense à ce qu’il y a de meilleur,
je le désire en toi ; et mon désir
est d’avance exaucé ; donc je suis
dix fois heureux !
Trad. de François Victor Hugo
Les
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