Laisse-moi te dire que tous deux
nous devons rester deux, bien que
nos cœurs indivis ne fassent qu’un :
ainsi les flétrissures qui
s’attachent à moi, je les
supporterai seul et sans ton aide.
Dans nos deux amours nous n’avons
qu’une dignité, malgré la fatalité
qui sépare nos deux vies et qui,
sans altérer en rien l’effet unique
de l’affection, dérobe à ses
jouissances tant de douces heures.
Je dois désormais cesser de te
reconnaître, de peur que mon
ignominie pleurée ne te fasse honte.
Et tu ne peux plus m’honorer d’une
bienveillance publique sans retirer
cet honneur à ton nom.
Ne fais pas cela : je t’aime de
telle sorte que, comme tu es à moi,
à moi est ta réputation.
Trad. de François Victor Hugo
Les
poèmes de Shakespeare en
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