Pourquoi, ami, m’as-tu promis un
si beau jour et
m’as-tu fait sortir sans mon
manteau, si c’est pour laisser
d’infimes nuages me surprendre en
route et cacher ta splendeur dans
leur fumée corrompue ?
Il ne suffit pas que tu perces à
travers le nuage pour sécher la
pluie sur ma face battue des
tempêtes : car nul ne peut bénir le
baume qui cicatrise la blessure sans
guérir la souffrance.
Ton remords n’est pas un remède à
ma douleur ; tous tes regrets ne
réparent pas ma perte. Le chagrin de
l’offenseur ne cause qu’un faible
soulagement à celui qui porte la
lourde croix de l’offense.
Ah ! mais ces larmes sont des
perles que ton affection répand, et
ces riches perles sont la rançon de
tous tes torts.
Trad. de François Victor Hugo
Les
poèmes de Shakespeare en
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