J’ai bien vu maintes fois
l’aurore glorieuse caresser le
sommet des monts d’un regard
souverain, effleurant de se face
d’or les prairies vertes et dorant
les pâles rivières par une céleste
alchimie ;
Puis tout à coup laisser les plus
infimes nuages écraser de leur roue
hideuse sa figure céleste, et,
cachant son visage au monde désolé,
s’enfuir, inaperçue, dans l’ouest
avec cet affront.
Ainsi, à l’aube d’une matinée,
mon soleil a jeté sur mon front sa
triomphante splendeur. Mais c’est
fini, hélas ! je ne l’ai eu qu’une
heure ; les nuages me l’ont masqué
désormais.
Pourtant mon amour ne le dédaigne
nullement pour cela ; les soleils de
ce monde peuvent s’éclipser quand le
soleil du ciel s’éclipse.
Trad. de François Victor Hugo
Les
poèmes de Shakespeare en
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