Si tu survis à mon existence
résignée, alors que la mort brutale
couvrira mes os de poussière, et si
par hasard tu relis une fois encore
ces pauvres méchants vers de ton ami
disparu,
Compare-les aux meilleures œuvres
du jour, et, fussent-ils au-dessous
de toutes, garde-les par égard pour
moi, sinon pour leur poésie,
dépassée par l’essor de plus heureux
génies.
Oh ! daigne alors en ma faveur
faire seulement cette réflexion
charitable : « Si la muse de mon ami
avait grandi en même temps que ce
siècle, son amour lui aurait donné
un enfant plus beau, digne de
marcher dans les rangs d’un meilleur
équipage ;
« Mais, puisqu’il est mort et que
les poëtes font mieux que lui, je
veux les lire, eux, pour leur style,
et lui, pour son amour ! »
Trad. de François Victor Hugo
Les
poèmes de Shakespeare en
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