Ton sein s’est enrichi de tous
ces cœurs que je supposais morts
parce qu’ils me manquaient ; en toi
je retrouve
mes amours, et toutes les
tendres effusions de ma tendresse,
et toutes ces affections que je
croyais ensevelies.
Que de larmes saintes et funèbres
a dérobées à mes yeux un tendre et
religieux attachement, intérêt payé
à des morts qui ne sont maintenant
pour moi que des êtres lointains qui
gisent cachés en toi !
Tu es la tombe où vit mon amour
enseveli, décorée du trophée de mes
affections passées qui t’ont rendu
chacune la part qu’elles avaient de
moi. Le bien de tant d’autres est
désormais tout à toi.
Je vois en toi les images que
j’ai aimées, et toi, les réunissant
toutes, tu me possèdes tout entier.
Trad. de François Victor Hugo
Les
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