Quand aux assises de ma pensée
doucement recueillie j’assigne le
souvenir des choses passées, je
soupire au défaut de plus d’un être
aimé, et je pleure de nouveau, avec
mes vieilles douleurs, ces doux
moments disparus.
Alors je sens se noyer mes yeux
inhabitués aux larmes, en songeant
aux précieux amis perdus dans la
nuit sans fin de la mort. Je donne
de fraîches larmes à des chagrins de
cœur dès longtemps effacés, et je
gémis sur l’absence de plus d’une
image évanouie.
Alors je me lamente sur les
lamentations passées, et je refais
péniblement de douleur en douleur le
triste compte des souffrances déjà
souffertes, et je le solde de
nouveau comme s’il n’était pas déjà
soldé.
Mais si pendant ce temps je pense
à toi, cher ami, toutes mes pertes
sont réparées et tous mes chagrins
finis.
Trad. de François Victor Hugo
Les
poèmes de Shakespeare en
français
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anglais