Lorsque, en disgrâce auprès de la
fortune et des hommes, je pleure
tout seul sur ma destinée
proscrite ; lorsque, troublant le
ciel sourd de mes cris stériles, je
me regarde et maudis mon sort ;
Quand, jaloux d’un autre plus
riche d’espérance, je lui envie ses
traits et les amis qui l’entourent,
me souhaitant le talent de celui-ci
et la puissance de celui-là,
satisfait le moins de ce dont je
suis le plus doué ;
Si, au milieu de ces pensées
où je vais me mépriser moi-même, je
pense par hasard à toi ; — alors,
comme l’alouette s’envolant au lever
du jour de la sombre terre, ma vie
chante un hymne à la porte du ciel.
Car le souvenir de ton doux amour
m’apporte une telle richesse que je
dédaignerais de changer avec les
rois.
Trad. de François Victor Hugo
Les
poèmes de Shakespeare en
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