Comment puis-je revenir en
heureuse santé, quand le bienfait du
repos m’est refusé, quand
l’accablement du jour n’est pas
réparé par la nuit, quand mes jours
accablent mes nuits, et mes nuits
mes jours ?
Le jour et la nuit, quoique
puissances ennemies, se tendent
mutuellement la main pour me
torturer, l’un, en me fatiguant,
l’autre, en me faisant regretter que
cette fatigue n’ait servi qu’à
m’éloigner de toi.
Je dis au jour, pour lui plaire,
que tu brilles et que tu l’embellis,
quand les nuages ternissent le
ciel : je flatte de même la nuit au
teint sombre en lui disant que,
quand les astres ne scintillent pas,
tu dores la soirée.
Mais, chaque jour, le jour
allonge mes chagrins, et, chaque
nuit, la nuit fait paraître plus
grande l’étendue de ma douleur.
Trad. de François Victor Hugo
Les
poèmes de Shakespeare en
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