Épuisé de fatigue, je me mets
vite au lit, reposoir cher à mes
membres harassés ; mais alors
commence un voyage dans ma tête qui
fait travailler mon esprit, quand
expire le travail de mon corps ;
Car alors mes pensées, loin du
lieu où je suis, entreprennent vers
toi un pieux pèlerinage et tiennent
mes paupières languissantes toutes
grandes ouvertes, fixées sur les
ténèbres que les aveugles voient.
Là, la vision imaginaire de mon
âme présente ton ombre à ma vue sans
yeux, et ton ombre, comme un bijou
pendu à la nuit spectrale, fait
belle cette nuit noire et en
rajeunit la vieille face.
Ainsi, le jour, mon esprit,
la nuit, mon âme, à cause de toi,
pour moi ne trouvent pas de repos.
Trad. de François Victor Hugo
Les
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