Que ceux
qui sont en faveur auprès de leur
étoile se parent des honneurs
publics et des titres superbes,
tandis que moi, que la fortune prive
de tels triomphes, je jouis d’un
bonheur inespéré qui est pour moi
l’honneur suprême.
Les favoris
des grands princes n’étalent leurs
belles feuilles que comme le souci
sous l’œil du soleil ; leur orgueil
gît enseveli en eux-mêmes, car ils
meurent à leur gloire sur un
froncement de sourcil.
Le guerrier
éprouvé, fameux dans les batailles,
s’il est vaincu une fois après mille
victoires, voit son nom rayé du
livre de l’honneur et tous ses
travaux oubliés.
Heureux
suis-je donc, moi qui aime et suis
aimé, sans pouvoir infliger la
disgrâce ni la subir !
Trad. de François Victor Hugo
Les
poèmes de Shakespeare en
français
- en
anglais