Mon œil
s’est fait peintre et a fait
resplendir la forme de ta beauté sur
le tableau de mon cœur ; ma personne
est le cadre qui l’enferme ; et
c’est un chef-d’œuvre de
perspective :
Car,
habileté suprême, c’est dans le
peintre même qu’il faut regarder
pour trouver ton vivant portrait,
pendu
dans l’échoppe de mon cœur, dont les
fenêtres ont tes yeux pour vitres.
Vois donc
comme tes yeux et les miens s’aident
réciproquement ! Mes yeux ont
dessiné tes traits, et tes yeux sont
les fenêtres de mon cœur, à travers
lesquelles le soleil aime à se
glisser pour t’y contempler.
Pourtant il
manque à mes yeux une science pour
embellir leur art. Ils ne dessinent
que ce qui se voit ; ils ne
connaissent pas mon cœur.
Trad. de François Victor Hugo
Les
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