Ainsi, il
n’en est pas de moi comme de cette
muse dont une beauté peinte exalte
le vers, qui emploie le ciel même
comme ornement, et rapproche les
plus charmantes choses des charmes
de l’objet aimé ;
L’accouplant dans une comparaison
ambitieuse avec le soleil et la
lune, avec les pierres précieuses de
la terre et de la mer, avec les
fleurs premières-nées d’avril et
toutes les choses rares que l’air du
ciel enserre sur ce globe immense.
Oh ! que du
moins, vrai en amour, je n’écrive
que la vérité ; et crois-moi alors,
l’être que j’aime est aussi charmant
que peut l’être une créature née
d’une mère,
bien
que moins splendide que les
flambeaux d’or fixés dans le ciel
éthéré.
Que ceux-là
en disent plus qui se plaisent aux
belles paroles ; moi, je ne veux pas
tant vanter ce que je n’entends pas
vendre.
Trad. de François Victor Hugo
Les
poèmes de Shakespeare en
français
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anglais