Tu as une
figure de femme, peinte de la main
même de la nature, ô toi,
maître-maîtresse de ma passion ! Tu
as un tendre cœur de femme, mais ne
connaissant pas l’humeur changeante
à la mode chez ces trompeuses ;
Tu as des
yeux plus brillants que les leurs,
et moins faux dans leurs œillades,
qui dorent l’objet sur lequel ils se
fixent : homme, tu domines tout
éclat de ton éclat suprême,
ravissant les yeux des hommes,
fascinant l’âme des femmes.
Tu fus
d’abord créé pour être femme. Puis,
quand la nature t’eut fait, elle
raffola, et par une addition elle me
dérouta de toi, en t’ajoutant une
chose qui ne me sert de rien.
Mais,
puisqu’elle t’a armé pour le plaisir
des femmes, à moi ton amour, à elles
les trésors de jouissances de ton
amour !
Trad. de François Victor Hugo
Les
poèmes de Shakespeare en
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